Verveine citronnelle
Si on vous parle de « verveine » vous pensez tout de suite aux tisanes que préparait votre grand-mère pour que votre sommeil soit doux et léger !!!
On vous arrête tout de suite ! En dehors de mémé, les plus grands cuisiniers et pâtissiers à travers le monde utilisent aujourd’hui la verveine citronnelle pour parfumer leurs préparations : homard rôti émulsion à la verveine, carpaccio de saint-jacques à l’huile de verveine, Île flottante pêche verveine… et la liste est longue comme le bras !
Tout de suite, ça fait un peu moins ringard, non ?
Elle est aussi utilisée comme plante médicinale dans différentes cultures et ne manque pas d’intéresser les industries cosmétologique et pharmaceutique.
Mais avant de se retrouver dans nos jardins, cette plante a parcouru un long chemin et son histoire est (encore une fois) étroitement liée à celle de l’Humain. On vous raconte ? Tout (ou presque) ? De son origine à sa présence dans nos assiettes, la verveine citronnelle n’aura plus aucun secret pour vous. On vous dira quand, comment et où la planter, de quelle façon la multiplier et vous apprendrez même quand la récolter !
Quelle est l’origine de cette plante ?
Et quel est son « vrai » nom… vous savez celui du genre ‘Vervenum citronnelus’ ???
Elle est originaire d’Amérique Latine, et plus spécifiquement des régions fraiches et humides d’Argentine, de Bolivie, du Brésil, du Chili, d’Équateur, du Paraguay ou encore du Pérou où elle se développe jusqu’à 3000 mètres d’altitude. Ce sont les Espagnols qui l’ont découverte dans le courant du XVIIIème siècle avant de l’introduire en Europe, en passant par l’Angleterre en 1794… bon, on ne connaît ni le jour, ni l’heure exacts ;o) Et pour tout vous dire, la belle sud-américaine à l’âme voyageuse était originaire du Chili !
Cette aventure espagnole a marqué ce végétal jusque dans son nom puisque le nom botanique du genre auquel elle appartient est Aloysia : contraction du nom espagnol de Marie-Louise princesse de Bourbon Parme (Maria Louisa), femme de Charles IV, roi d’Espagne (1748-1819). Et son nom complet – Aloysia triphylla – lui a été attribué après de nombreux débats afin de faire référence à ses feuilles organisées en verticilles par groupe de 3. Vous pourrez également en entendre parler sous le nom d’Aloysia citriodora palau… mais il s’agit bel et bien de la même plante !
Elle appartient à la famille des Verbenaceae. Ah, vous en vouliez des noms latins :o)
Par ailleurs, il existe d’autres espèces d’Aloysia parmi lesquelles on trouve notamment A. polystachia à l’odeur mentholée ou A. gratissima dont le parfum des fleurs n’est pas sans rappeler la vanille. Mais le nom de « verveine » est également attribué à d’autres plantes comme par exemple Verbena officinalis – ou verveine officinale – qui présente des feuilles amères et sans parfum, ou de nombreuses autres verveines rencontrées dans nos jardins et cultivées pour le plaisir de regarder leurs fleurs !
Comment la verveine a-t-elle su charmer les Hommes ?
Dans sa région d’origine, elle est notamment utilisée pour appuyer le parfum des limonades, pour la fabrication de liqueurs… mais aussi comme répulsif pour éloigner les populations d’acarien et de pucerons. Mais comment peut-on à la fois plaire et déplaire autant ?
Son secret, c’est l’huile essentielle qu’elle contient : entre 0,08 % et 0,2 % dans sa globalité et le double dans ses feuilles. Cette huile de verveine dégage un parfum citronné – puissant tout en restant frais – et persistant. Ce n’est pas pour rien que la verveine citronnelle était un des composants majeurs des pots-pourris rencontrés pendant la période Victorienne. Et, après avoir largement inspiré la parfumerie au XIXème siècle, notamment pour la fabrication d’eaux de Cologne et de savons, elle a aujourd’hui laissé sa place à d’autres huiles essentielles moins onéreuses et plus adaptées à la sensibilité de la peau comme celle de mélisse, par exemple.
Pour rentrer dans le dur, l’huile essentielle de verveine citronnelle ne doit pas son parfum à la production d’une seule et unique molécule. Bien au contraire, elle est complexe et est constituée d’un savant mélange de plusieurs aldéhydes terpéniques (géranial, néral et citronellal), de divers hydrocarbures terpéniques et sesquiterpéniques (dont le limonène, le trans B ocimène, le bêta caryophyllène, le germacrène D et l’arcurcumène), d’un nombre important de composés oxygénés, de plusieurs alcools (linalol, citronnellol, nérol, bornéol, etc.) et de quelques esters. Quel cocktail !
Eh oui, n’est pas verveine qui veut ! On est bien loin de la vanille dont le parfum principal est dû à la production majoritaire d’un aldéhyde aromatique : la bien connue vanilline.
« Les feuilles sèches préparent la tisane de l’automne”
Ramon Gomez de la Serna
Les secrets des Garçons pour avoir une verveine citronnelle en pleine forme
Cette plante aime plus que tout les climats doux et ne supporte que de faibles gelées, très ponctuelles. Sa rusticité ne va pas en dessous d’une température de -5°C et ce durant quelques heures seulement. Elle peut donc facilement être cultivée en pleine terre dans les régions où les hivers ne sont pas rigoureux, mais prévoyez tout de même de pailler les pieds. N’hésitez pas à la cultiver en pot ! Nous la proposons régulièrement sur les terrasses, à Lyon, que nous imaginons pour nos clients. Elle sera du plus bel effet à condition que vous la protégiez avec un voile d’hivernage ou que vous la rentriez dans une pièce fraîche avant que les premières gelées ne pointent leur nez.
La plantation tout comme le rempotage de la verveine citronnelle sont à effectuer au printemps. Elle apprécie les sols neutres à légèrement acides, légers et bien drainés. En pot, proposez-lui un substrat fait de terre de jardin, de sable et de terreau pas trop fin à parts égales. Ce substrat sera à changer tous les 2 à 3 ans.
Question « orientation », placer votre pied de verveine de préférence à l’abris des vents, au soleil ou à la mi-ombre, avec une durée d’ensoleillement d’au moins 6 heures pour que ses feuilles puissent fabriquer leur puissant arôme.
L’entretien est tout aussi aisé : taillez les tiges 3 à 6 cm au dessus du sol (rabattage) au mois de février afin de permettre à la plante de s’étoffer et ainsi d’éviter que son pied ne se dégarnisse. La verveine citronnelle aime bien l’eau, mais pas trop ! Soyez donc vigilant aux excès d’eau et pensez à l’arroser régulièrement durant l’été si vous ne voulez pas que ses feuilles ne tombent.
« Comment multiplier mon pied de verveine ? »
Rien de plus simple. Toutefois, ne comptez pas sur la germination de ses minuscules graines ! Déjà vous ne les rencontrerez pas sous nos latitudes et ensuite, leur pouvoir germinatif est extrêmement faible. Préférez-lui la division de pied au printemps, le marcottage ou encore le bouturage.
Pour cette dernière technique, aux mois d’août/septembre, prélevez des tiges semi-ligneuses et vigoureuses d’une quinzaine de centimètres de long avec 2 à 3 noeuds Au besoin, supprimez les fleurs et retirer les feuilles de la base de la tige pour ne laisser que les feuilles de l’extrémité supérieure. Préparez un pot contenant un substrat composé de terre de jardin et de sable de rivière (50/50). Faites un trou et y insérer la bouture en tassant légèrement la terre autour de la tige. N’oubliez pas d’arroser pour un reprise optimale avant de placez vos boutures à l’ombre et à l’abri du vent et du gel durant l’hiver. Pas de panique si les feuilles tombent, elles repousseront dès l’arrivée des beaux jours.
Faut-il ramasser les feuilles ou les fleurs de verveine citronnelle ?
Ce sont les feuilles qui doivent être prélevées ! La verveine se récolte tout au long de l’été, au fur et à mesure de sa floraison. 2 récoltes de feuilles peuvent être réalisées quand la plante a fleuri, le plus souvent entre mi-juillet et mi-octobre.
Coupez des tiges d’environ 30 cm de long et faites-les sécher dans un endroit sec pendant 24 heures. Si, si, 24 heures sont suffisantes pour avoir des feuilles bien sèches. Parole de Garçons suspendus ;o) Placez-les ensuite dans un récipient hermétique, détachées de leurs tiges, ou non. La verveine citronnelle garde l’intensité de son parfum frais et citronné pendant près de 2 ans… c’est pas magique, ça ?
LA recette d’infusion des Garçons
Pour un litre d’infusion, prenez une vingtaine de feuilles – fraiches ou sèches – que vous placez dans une boule à infuser ou directement dans la théière si vous avez conservé les tiges. Versez l’eau bouillante et laisser infuser une quinzaine de minutes. La préparation peut être bue avec ou sans sucre… si vous êtes gourmand·e·s, nous vous conseillons de mettre une petite cuillerée à café de miel.
Vous voilà prêt·e·s à affronter les après-midi et soirée d’automne ;o)
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