Fleurs, fruits, légumes : l’épopée lyonnaise
Pour ne rien vous cacher, nous avons acheté ce livre dès sa publication, en 2011. Et si nous avons choisi d’en parler avec vous aujourd’hui, c’est un peu – beaucoup – la faute de la chaleur écrasante de ce mois d’août qui nous a permis de nous plonger une nouvelle fois dans sa lecture ! Parce que ce livre fait partie de ceux qui, lecture après lecture, vous construisent et vous permettent de vous intégrer dans un territoire mais aussi dans l’histoire, avec un grand H.
Et justement, puisqu’il est question de ‘H’, jouons ensemble à une petite charade afin de deviner la thématique de cet article :
Mon premier est un métal précieux
Mon second est bu par les britanniques pour le five o’clock
Mon troisième est tout un rituel
Mon quatrième est une vraie tête de cochon !
Et mon tout est l’art de cultiver les jardins…
Vous avez trouvé, il s’agit bien d’(H)-or-tea-culte-hure, et plus particulièrement de l’épopée lyonnaise de cette discipline. Car, en dehors de ses mères lyonnaises et de sa soie (sans parler de ses herboristes & botanistes célèbres), Lyon fut – sinon LA – l’une des capitales horticoles mondiales entre 1850 et le début de la première guerre mondiale qui interrompit tout net cette envolée.
Outre la complémentarité des expertises (historien et botaniste, ethnobotaniste, ethnobiologiste et ethnologue), il aura fallu tout le talent des auteurs de cet ouvrage pour réunir et mettre en forme l’énorme quantité de documents et d’illustrations présentée.
Mais l’histoire ne s’est pas faite en un jour et vous découvrirez comment, depuis le XVIème siècle, les atouts géographiques, pédologiques, climatiques associés à l’imagination des humains ont permis l’essor de l’horticulture lyonnaise.
Et quel rôle donneriez-vous à l’imprimerie dans cette aventure ? Si, si… vous avez bien compris ! Mais il vous faudra creuser par vous-même ;o)
À une époque où l’on nous parle à longueur de temps de biodiversité, il est important de comprendre de quelles façons et dans quels contextes de nombreuses variétés de fruits, légumes et fleurs ont été « inventées » dans le bassin lyonnais.
De la création de la Société d’Horticulture pratique du Rhône en passant par les expositions universelles et la réalisation du Parc de la Tête d’or où l’on expérimentait tout ce qui concernait l’acclimatation, la création variétale, la greffe ou encore la taille, vous découvrirez pourquoi Lyon s’arrogea le titre de Capitale des roses. Vous apprendrez également comment, avec le chrysanthème et le dahlia, l’œillet fut l’une des grandes spécialités lyonnaises.
Vous êtes-vous déjà posé la question : « c’était comment une cerise, avant ? ». Vous apprendrez que les fruits étaient petits et aigres et que c’est grâce aux variétés qualifiées de « douces » obtenues au début du XIXème siècle et cultivées à Oullins, Lyon ou encore Écully par exemple que les bigarreaux sont arrivés – plus sucrés et plus charnus – pour ravir nos papilles. Ce n’est donc pas par hasard si de nos jours la cerise est toujours cultivée dans les Monts du Lyonnais et le Pays de L’Arbresle !
Quant aux légumes, l’histoire bien que tout aussi dynamique est un peu différente : nombre de variétés ont été obtenues par de « simples » maraîchers et jardiniers de châteaux et maisons bourgeoises des environs de Lyon sans qu’elles ne soient signées par leurs créateurs.
En résumé, page après page, vous ne pourrez que vous régaler de toutes ces historiettes croustillantes et épicées ! Nous n’allions tout de même pas nous priver d’un p’tit clin d’œil à la gastronomie lyonnaise, non ?
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